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H Alexandre Pommeret

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  • le 22 brumaire an XIV (13 novembre 1805) - le Bout-du-Pont - Bélâbre (Indre)
  • Décédé le 26 janvier 1889 - Preuilly sur Claise (Indre-et-Loire) , à l’âge de 83 ans
  • Inhumé en 1889 - cimetière de Preuilly - Preuilly sur Claise (Indre-et-Loire)
  • Docteur en médecine

Parents

Mariages et enfants

Fratrie

Notes

Notes individuelles
===Documents===

====Acte de naissance====

Est comparu le sieur Edme Pommeret, âgé de soixante ans propriétaire
demeurant au Bout du pont en cette commune, lequel nous aurait dit
et déclaré que dame Catherine Perséguer, sa femme, en légitime
mariage âgée de trente sept ans a accouché d'un enfant du sexe
masculin, qu'il nous a ce jourd'hui présenté auquel il à
donné les noms d'Alexandre Pommeret, ce qui nous a été déclaré
par Monsieur Alexandre Soumain, âgé de trente sept ans oncle
du côté maternel de l'enfans, à cause de dame Perséguer son
épouse, demeurant au bourg et commune de Nesmes de ce canton,
et Louis Vallentoux laboureur demeurant à Jauvard, âgé de
vingt quatre ans ce ernier de cette commune. Lesquels ont
Pommeret et Soumain se sont avec nous soussignés, et le
sieur Vallentoux a déclaré ne le savoir, de ce interppellés
après lecture à eux faitte.
Constaté en conformité de la Loi par nous maire susdit
soussigné les jours mois et ans que dessus.

signatures : Pommeret/Soumain

NB : la signature d'Edme Pommeret porte une sorte de fleur en dessous, est-ce un symbole de fertilité ? (c'est son premier enfant, à 60 ans).


====Etudiant en médecine====

11 trimestres réguliers pris à la faculté de Paris et 5 suscriptions prises à Strasbourg.

Il s'inscrit en études de médecine pour le 2e trimestre 1828 à Paris, jusqu'au 3e trimestre 1830, où il s'inscrit à Strasbourg. Il revient à Paris pour le 4e trimestre 1834, et y passe enfin sa thèse le 4 septembre 1835.

à Paris, il loge 37 rue de la Calandre, puis 8 rue St Thomas, puis 17 Clos Saint Benoit, et enfin 147 rue de la Calandre. Toutes ces rues sont actuellement disparues de Paris !

====Thèse de médecine (1835)====

Il publie une thèse intitulée "Essai sur le cancer de l'estomac" en 1835 chez Firmin Didot.

Il est reçu docteur le 4 septembre 1835 à Paris.

Voici la dédicace ainsi qu'une remarque préliminaire :

"A MA MÈRE.
Regrets éternels !!!
A MON BON ET VIEUX PÈRE
Respect, amour filial."

Il semble qu'il ait dû rédiger sa thèse dans un temps limité car il était pressé de rentrer auprès de sa famille, comme il l'indique dans ce passage :

"je n'ai pas pour cela négligé de consulter tous les auteurs modernes; mais j'avouerai sans détours que, rappelé par les pressantes instances de ma famille, le temps ne m'a pas permis de faire de nombreuses recherches dans les ouvrages qui ont précédé celui de M. Chardel."

Voici quelques éléments sur sa thèse :

=====CONTEXTE HISTORIQUE ET MÉDICAL=====

Cette thèse s'inscrit dans le mouvement de l'École de Paris, caractérisé par :

L'importance donnée à l'anatomopathologie
La volonté de classification précise des maladies
L'observation clinique méthodique

Pommeret fait une revue historique intéressante qui montre l'évolution des conceptions :

"Cette maladie paraît avoir été connue dès la plus haute antiquité: Hippocrate l'a décrite sous el nom de Merana [...] Galien [...] l'a fait consister en une verrue, ou une excroissance charnue [...] il s'empresse de reconnaître, avec Hippocrate, qu'elle est due à l'atrabite."


=====MÉTHODOLOGIE ET SOURCES=====

Pommeret est très honnête sur ses sources et leurs limites :

"C'est à l'ouvrage de ce dernier auteur [René Prus] que je suis redevable de la plupart des idées consignées dans cette thèse [...] rappelé par les pressantes instances de ma famille, le temps ne m'a pas permis de faire de nombreuses recherches"


=====POINTS FORTS DE LA THÈSE=====

a) Description anatomopathologique précise :

"On trouve fréquemment après la mort, dans l'intérieur de l'estomac malade, une plus ou moins grande quantité d'un liquide noirâtre, trouble, que son aspect a fait comparer à du marc de café ou à de la suie délayée dans de l'eau"

b) Reconnaissance des différentes localisations possibles :

"La dégénérescence peut occuper l'un ou l'autre orifice de l'estomac, la petite ou la grande courbure, et toute l'étendue de la muqueuse gastrique"

c) Compréhension du rôle de l'inflammation :
M. Andral est cité comme reconnaissant "deux élémens nécessaires [...] une prédisposition inconnue dans sa nature [...] l'irritation, qui agit comme cause occasionelle"

=====POINTS AVEUGLES ET ÉVOLUTIONS ULTÉRIEURES=====

a) Helicobacter pylori

Non identifié à l'époque (découvert en 1982 par Marshall et Warren)
Pourtant, Pommeret mentionne l'inflammation comme facteur causal potentiel
Il note aussi que la "gastrite chronique précède souvent et détermine le cancer gastrique", intuition qui sera confirmée avec H. pylori

b) Facteurs de risque

Certains facteurs cités restent pertinents (alcool, alimentation)
D'autres sont aujourd'hui abandonnés ("l'influence des passions", "les tempéramens")
L'hérédité est évoquée mais sans comprendre les mécanismes génétiques

c) Diagnostic
Pommeret reconnaît humblement les limites diagnostiques :

"il n'existe aucun signe certain pour distinguer [...] un cancer de l'estomac, de ce qu'on appelle une gastrite chronique"
Aujourd'hui : endoscopie, biopsie, imagerie moderne

d) Traitement
En 1835, options très limitées :

"ce n'est qu'au début [...] qu'il est permis de tenter un traitement curatif"
"nous ne possédons aucun moyen efficace"
Versus aujourd'hui : chirurgie, chimiothérapie, thérapies ciblées, immunothérapie


=====ASPECTS SOCIOLOGIQUES=====

La thèse révèle des aspects intéressants sur la pratique médicale de l'époque :

Importance des classes sociales ("les deux classes extrêmes de la société")
Rôle du genre ("le sexe masculin [...] le sexe féminin")
Conditions de travail ("professions qui obligent à pencher le corps en avant")


=====CONCLUSION=====

Cette thèse est remarquable par :

Sa rigueur méthodologique
La qualité des observations cliniques et anatomopathologiques
Certaines intuitions qui seront confirmées plus tard (lien inflammation-cancer)
Sa modestie face aux limites thérapeutiques

Elle illustre bien l'état des connaissances médicales en 1835 : une médecine d'observation précise mais aux moyens thérapeutiques encore très limités, à mi-chemin entre la médecine ancienne et la médecine moderne basée sur les preuves.

====Recensements====

  • 1836 : Bélâbre, place de l'Eglise, habite avec son père. Rentier de 91 ans, et lui de 30 ans
  • 1841 : Bélâbre, Grand Rue Habite avec son beau-père Jean Chapt, Léonide Chapt, et ses deux fils Alexandre et Armand. Ainsi que deux domestiques, Henriette Augros et Anne Duval. p9
  • 1846 : Bélâbre, 29 rue de l'Eglise, avec Jean Chapt, Léonide et ses deux enfants. Une domestique : Marie Robin et Adélaïde Daguenet, domestique de Jean Chapt. p9
  • 1851 : Bélâbre, 3 rue de l'Eglise idem. Une domestique : Catherine Charré. p23
  • 1856 : Bélâbre, 26 rue du Commerce, idem, mais sans les deux enfants, Alexandre fils et Armand, probablement en études. Deux domestiques : Marie Hélion et Marie Chagnon. p16
  • 1861 : Bélâbre, 27 rue du Commerce, ils ne sont plus que deux, Alexandre Pommeret et Léonide Chapt, avec une domestique : Marie Duval. p12
  • 1866 : Bélâbre, 3 rue du Commerce, idem. Une domestique : Louise Sergot. p11
  • 1872 : Bélâbre, 83 rue du Commerce, idem. Une domestique : Marie Thevenet. p7
  • 1876 : Bélâbre, 128 rue de Paris (déménagement). Idem. deux domestiques : Eugène Joly et Marie Selier (13 et 12 ans !). p12
  • 1886 : Bélâbre 153 rue St Sylvain. Idem. Une domestique : Marie Talbot

====Acte de décès====

L’an mil huit cent quatre vingt neuf le vingt
sept du mois de janvier à dix heures du matin.
Par devant nous, Jules Durand, docteur en médecine, Maire,
officier de l’Etat civil de la commune de Preuilly, canton du dit,
arrondissement de Loches, département d’Indre et Loire ont comparu :
Messieurs, Pommeret Jean Jacques Léonide Armand
âgé de quarante huit ans, receveur d’enregistrement
demeurant à Preuilly, fils du défunt ci-après dénommé et
Montaubin Ernest, âgé de cinquante quatre ans, conseiller
général et banquier à Preuilly ami du même défunt,
lesquels nous ont déclaré que M. Pommeret Alexandre
docteur en médecine âgé de quatre vingt trois ans, né et
domicilié à Bélâbre (Indre) époux de dame Marie Léonide
Chapt, sans profession, demeurant aussi à Bélâbre,
fils légitime des défunts Pommeret Edme et Catherine
Perséguers est décédé hier à trois heures et demie du soir
au domicilié de son fils ville de Preuilly. Nous officiers de l’état
civil après nous être assuré du décès en avons dressé le présent acte
dont nous avons donné lecture aux déclarants et que nous avons
signé avec.
signé : Pommeret, E. Montaubin. Dr J. Durand

====Tombe à Preuilly====

Ici repose
Alexandre Pommeret
docteur médecin
à Bélâbre (Indre)
décédé à Preuilly
Le 26 janvier 1889
à l’âge de 83 ans

Sources

Aperçu de l'arbre

François Pommeret 1716-1785   image
Marguerite Delignotte 1721-1789
  Claude Perseguers 1724-1782   Marguerite David 1729-1795
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Edme Pommeret, maire de Chalais 1745-1841
  Catherine Perseguers 1768-1828
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Alexandre Pommeret 1805-1889