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M Laurent la roche

André Laroche
sieur de la Roche, seigneur de Senecey
(Laurent Paulmeret)
(Laurent Pommeret)
(Laurent de Pomeret)
(Laurent Pommeray)
(Laurent Pomeret)

Parents

Spouses and children

Siblings

Notes

Individual Note
===Biographie===

====Origines et jeunesse====
Laurent Paulmeret est né vers 1590 à Sainte-Reine, aujourd'hui Alise-Sainte-Reine en Bourgogne. Il provient d'une famille paysanne. Son père, Alexandre, est mentionné dans une donation mutuelle du 14 mai 1640 chez le notaire Borthon à Auxonne. Peu de choses sont connues sur son enfance à Sainte-Reine.

====Premières années et mariage====
Laurent épouse Catherine Bordeau aux alentours de 1620. De cette union naissent deux enfants : Jeanne et Barthélémy.

====Service militaire et actes notables====
Laurent sert le Roi pendant douze ans, participant activement à la guerre de Trente ans. Il est d'abord lieutenant dans la companie de Monsieur de Thielay, et il atteint le rang de capitaine de sa compagnie de carabins. Les ouvrages qui traitent de l'histoire des guerres de trente ans et dix ans le citent parfois, soulignant son génie tactique supérieur à celui de ses chefs. C'est dans ce contexte de guerre, en 1641, qu'il assassine le comte de Salnove d'un coup de pistolet au chateau de Vaite. Il a également participé à plusieurs expéditions notables aux environs de Dôle et de Dijon en 1640.

====Acquisition de propriété et nouvelle identité====
Après son service, Laurent est récompensé par le domaine de la Roche. Toutefois, lors d'une halte à Mirebeau, il croise le chemin d'Anne de Saint-Marc. Avec la complicité de Jean de Saint-Marc, son lieutenant, ils trompent Anne sur l'identité de Laurent, le présentant comme André Laroche. Le 20 avril 1638, Laurent et Anne se marient et donnent naissance à un fils, Guillaume. Les prises de guerre ont considérablement enrichi Laurent.

====Conflits et complots====
L'ombre de Catherine, l'ancienne compagne de Laurent, plane sur lui. Elle le contraint à retourner à Laroche-Vanneau. Malgré cette contrainte, Laurent et Anne continuent de se voir en secret et échafaudent un plan pour éliminer Catherine, plan qui sera exécuté par les carabins de Laurent. Il est présumé avoir organisé le meurtre de sa première épouse, Catherine.

====Usurpation de titre et richesse====
Laurent, profitant de sa nouvelle vie, adopte différents titres de noblesse et amasse une fortune en percevant les impôts des paysans de ses domaines. Il acquiert également Senecey et s'y proclame seigneur. Sa fortune lui permet l'achat d'une grande partie du fief de Senecey.

====Décès et conséquences====
Laurent s'éteint le 19 novembre 1664. L'année suivante, Monsieur Bouchu, intendant de Bourgogne, dévoile les supercheries de Laurent. Anne est alors sanctionnée d'une amende de 2000 livres, et un procès est lancé en 1667 pour déterminer les héritiers légitimes de Laurent. La seigneurie de Senecey passe aux mains des de Moisson.

===Documents===

====Contrat de mariage avec Anne de Saint-Marc (1638)====

Au nom de notre seigneur, amen , l’an de l’incarnation d’icelluy courant mil six cent trente huict le vingtiesme jour du moys d’apvril avant midi, pardevant moy Pierre Camuset notaire tabellion royal hereditaire a Auxonne soubssigné en presence des tesmoings cy bas nommés ont comparus en leurs personnes les partyes ci apres escriptes, a scavoir, Laurent Paumeret dict La Roche, du Vanneau, en Auxois a present demeurant en cesdit lieu d’ Auxonne dune part et Anne de Sainct Marc, veusve de feu Francois Dasnon Maître joueur d'instruments ausdit Auxonne d’aultre part, lesquelles partyes de leurs bons grey et volontes, ont faict et font entrelles ensembles les traictés accord convantions alliances de mariage et aultres choses suyvantes.

Premierement seront lesdits Laurent Paumeret et Anne de Saint Marc, mariés conjoints et associés par ensembles, selon la generalle coustume de ce pays et du duché de Bourgogne qu’est par moitye meubles et acquestz
qu’ils ont auront et acquerront constant (?) ledit futur mariage.

Suyvant laquelle coustume ladite future espouze sera et demeurera douhée sur les biens dudit futur espoux en cas que doüaire ayt lieu, au bien dun doüaire denier de trois livres tz (tournois) de rente chacun an racheptable pour une fois par les heritiers dudit futur espoux de la somme de soixante livres tz et ou au choix et option de ladite future espouze.

Promect ledit futur espoux joyailler ladite future espouze de bagues et joyaulx nuptiaulx devant le jour de leur future nopce jusque a la somme de trente livres tournois.

Seront respectivement mariés pour tous et chacuns les biens droitz noms et actions qui de present leur conviennent et appartiennent a quoi qu’ils puissent consister.

Est expressement convenu et accordé entre lesdits futurs maries que chacun d’eulx payera ses debtes sur sesdits biens particulier pour aulcuns y’a, tant que les biens de lun n’estant obligé puissent estre paiés pour satisfaire pour laultre qui se terminera estre tenu acte,

Advenant le deces de la future espouze avant icelluy dudit futur espoux, en ce cas il aura et emportera avant tout partage les habillements servantz a sa personne, son lict garny com’il (?) sera ordinaire avec ses
armes de guerre,

Au reciprocque si il prédécedde, elle aura et prendra comme dessus les habillements servantz a son uzage et personne, son lict garni comme dit
est avec sesdits doüaires, bagues et joyaulx, ou pour lesdits bagues et
joyaulx, ladite somme de trente livres tournois et a son choix,

Se reservent le pouvoir et puissance de faire entr’eulx tous traictez donations et accords contracts au proffict l’un de l’aultre de tous leurs biens ou de portion selon et ainsy que bon leur semblera,

Et ces choses ainsy faictes traictées et accordées lesdits futurs espoux et espouze ont promis et promettent de se prendre et avoyr l’un l’aultre par foy et loyal mariage le plus tost que bonnement faire se pourra, dont et de quoi lesdits partyes pour contantes et d’accord, promettant avoyr ledit present traictés à tous iours pour agréables, sans y contrevenir, a peyne d’interestz et despens, soubz l’obligation de tous leurs biens qu’ils submettent quant acte à la jurisdiction et contrainte de la cour de la chancellerie du duché de Bourgogne et toutes autres (?) royalles, renoncant a toutes choses a ces contraires, Faict et passé audit Auxonne en la residance de moi lesdit notaire, en presence de Maître Humbert Thombolin chirurgien audit Auxonne et Humbert Baron presidial
en la garnison du chastel dudit Auxonne tesmoingts requis, ledit futur
espoux a desclaré ne scavoir escrire enquis.

====Don mutuel avec Anne de Saint-Marc et Alexandre Paulmeret (1640)====

Au nom de Dieu amen l’an de l’incarnation
d’icelluy courant mil six cent quarente le quatorziesme
jour du mois de may apres midy a d’Auxonne
Pardevant moy Claude Borthon notaire tabellion
royal et gardenotte hereditaire audit
Auxonne y residant soubsigné, et en la presence
avec tesmoins au bas nommes, Ont comparu
en leurs personnes Laurent Paulmeret
lieutenant de la compagnie d’infanterie
du sieur du Thielay logés en garnison dans
ladite ville d’Auxonne pour le service de sa
Majesté d’un part, et honneste Anne de
Sainct Marc sa femme de son autorité d’autre.
Lesquelles parties ainsy comparantes
considerant qu’il n’y a rien du monde
plus certain que la Mort et l’heure d’icelle
incertaine d…ense avant qu’il estre preudens
quoy que dieu grant tous deux soient
en plaine santé, de disposer du peu de
bien qu’il luy a pleu par sa Main toutte
liberalle de leur impartir, de leurs
bons greiz (?) purs franche et liberalle
vollontere servir ferme ny Induction en
personnes Marir par ne quainsy leur a
pleu a plaist, Qui fu et sont entre elles
leu traitteu (?) et donnats a cause de Mort
Mutuels et reciprocquement de la forme et
maniere que sensuit Conformement a
la reserve portee par leur contract de Mariage
Assavoir que le survivant d’entre eux
aura comportera et luy demeurera
en propre pour luy dit leur … , Tous
et ledit ac..ger leur biens tant meubles que
Immeubles y dues … qu’ilz conquets dont
le premier mourant se trouvera vestu et
saizy a l’heure de son decedz, sans aulcune
reserve, A la charge qui ledit
survivant sera tenu ainsy qu’il apouve
de pour et Supporter tous et chacugne leur
debtz qui se trouveront defun par ledit
premier mourant et de supporter ses
fraiz funeraux bien et couts duablements
suivant sa quallité. Comme aussy de
donner pour une seulle fois en oeuvre
pieuse et a[u]tre pauvre ou personnes
necessiteuzes que ledit Survivant
jugera a propos affin de prier dieu
pour l’ame dudit premourant, dit
d’autant que ledit Sr Paulmeret a encore
son pere vivant nommé Alexandre
Paulmeret demeurant a la Roche du
Vanneaux, ledit Laurent Paulmeret
comme aussy sadite femme sont (?) demeurera
d’accord cars que ledit sieur
Laurent Paulmeret decideroit sondit
pere estant encore vivant qu’il luy
sera paie a une fois pour tous droiz de
legitime suplement et autres la somme de
cent cinq[uan]te livres deschargee de toute debtz
deu laquelle legitime il la institue
et institue son heritier, dit on au contraire
ledit Alexandre Paulmeret decederoit
avant sondit fils, il veut et entend
que ladite somme de cent cinq[uan]te livres
pour ladit legitime soit redonnee et
incorporee au surplus de ses autres biens
pour demeurer le tout au proffit dudit
survivant et non autrement, dont et en tout
lesdites parties sont contantees en
promettent respectivement satisfaire an
que dessus a .. … … et despens a
la sortie de quoy ils sont obliges …
… cy renonceur cy f…
audit Auxonne leu an et jour susdit en
l’hostel desdites parties, Presences Me
Humbert Thombelin chirurgien de Claude
Bernard sergent en la Mairie dudit Auxonne
tesmoings ledit Paulmeret ne scait signer
enquis

signé :
Anne de Saint Marc
H. Thombelin
Bernard
Borthon notaire

====Acte de mariage avec Anne de Saint-Marc (1644)====

Le sabmedy sixième febvrier mil six cent quarante quatre a esté marié Laurent Pomeret dit La Roche, capitaine d'une compagnie de carabins establie en garnison à Mirabeau avec Anne de St Marc veuve de François d'Abion marchand à Auxonne par commission à moy soubsigné vicaire donnée par Messire Philibert Boulier vicaire général de Monseigneur le Vdme Evesque de Langres en présence d'honorable Jehan Roy maître artisan en cette ville Noël Bastard maistre tailleur d'habits Claude Bagin marguiller de l'église François Mol soubsignés a esté aussy présent Philippe Hobert maistre tailleur d'habits qui ne scait signé enquis.

====Gazette de France, Volume 2, (1767) — Théophraste Renaudot====

1640. Le sieur de la Roche, capitaine de la garnison d'Auxonne, donne de grandes preuves de valeur en différentes expéditions aux environs de Dole et de Dijon. (3 Mars, 28 Avril, 9 et 16 Juin).
1641. Le sieur de la Roche, capitaine de la garnison de Mirbeau, rencontre le 26 août le comte de Salnove, fait le coup de pistolet avec lui et l'étend mort par terre. (7 septembre).
Le sieur la Roche, capitaine de carabins, signale son courage le 5 Juillet dans une action livrée entre la garnison d'Auxonne et celle de Dole. (20 Juillet).
Le sieur de la Roche, commandant pour le Roi dans Mirebeau, surprend et taille en pièces un détachement des ennemis aux portes de Gray le 1er octobre. (5 octobre).

====Acte de décès (Quétigny, 1661)====

Le dixneuviesme novembre le Sr Laurent Pomeret dit Sr de La Roche est décédé.

====Arrests notables du Parlement de Dijon, volume 1 (1738) — François Perrier, Guillaume Raviot====

QUESTION XLI.

Si un homme a pu valablement se marier à une femme avec laquelle il avoit
Commis adultère du vivant d'une autre femme, ou de son premier mari.

Laurent Pomeret s'étant marié avec Christine Bordeau dans un Village proche
Sainte Reine, duquel ils étoient tous deux natifs, s'étant
enrollé, mérita enfin une Compagnie de Carabiniers : étant après douze ans retourné en Bourgogne, il s'arrêta à Mirebeau, ou sans songer a sa premiere femme, il se maria avec Anne de Saint Marc: Christine Bordeau sa premiere femme avertie de l'arrivée de son mari, le vint trouver à Auxonne, et l'obligea de quitter sa derniere femme. Après la mort qui arriva quelques temps après, Pomeret se remaria une seconde fois avec Anne de Saint-Marc, vécut avec elle sur ce pied, et lui fit des donations jusqu'à la somme de 3700 livres, en exécution desquelles y ayant eu plusieurs sailliers, il y eut appel d'un apointement; et les parties ayant
obtenu arrêt à plaider au principal, les appelants soutinrent que le mariage contracté en Pomeret et la Saint-Marc ne pouvant subsister, les donations ne pouvoient valoir comme faites à sa concubine.
LEBELIN pour le curateur de la fille de Christine Bordeau, dit que c'étoit autoriser les adultères, que toutes les loix avaient pris tant de soin de punir, si l'on confirmoit le mariage de Pomeret et de la Saint Marc, puisque celui-là avoit mené avec elle une vie libertine et scandaleuse pendant que sa femme vivoit; qu'ils étoient au terme des constitutions canoniques comprises sous le titre de eo qui duxit in matrim. quam
poduit per adulterium, qui veut qu'on ne puisse épouser celle avec qui
on a commis adultère, particulièrement quand elle a sçu que celui qui la voyoit étoit marié; que Pomeret étoit tombé dans le crime de bigamie
en se mariant avec la Saint-Marc, puisqu'il sçavoit bien que Christine
Bordeau sa femme légitime étoit vivante : que le mariage qu'il avoit réïtéré avec Anne de Saint-Marc après la mort de sa première femme, étoit
plûtôt un aveu de leur adultère qu'un mariage; qu'en se mariant une seconde fois, comme ils avoient fait, ils avoüoient publiquement que les
habitudes qu'ils avaient en étoient criminelles, et que n'y ayant point
eu, et ne pouvant y avoir de mariage entre eux, il n'y avoit eu qu'un
concubinage entre eux scandaleux, qui les met hors d'état de se marier
ensemble, et de rendre légitime une conjonction injuste et punissable :
que Christine Bordeau ayant été assassinée par des cavaliers, il y avoit aparence qu'elle l'avoit été par les ordres de Pomeret, qui ne l'avoit pas assurément fait faire sans la participation de la Saint-Marc, laquelle étoit devenue par là incapable d'occuper la place d'une femme légitime; qu'elle n'étoit qu'une concubie et une prostituée, incapable de
toutes sortes de liberalitez, et à laquelle par conséquent il n'avoit
pû faire les donations que l'on combatoit.
GUILLAUME puîné, pour les héritiers de la Saint Marc, a dit que la bonne foi de cette femme étoit suffisante pour légitimer son mariage avec Pomeret; que le chap. 2 des décrétales de eo qui duxit in matrimonium quam polluit per adulterium, veut que celui qui ayant une femme, s'est marié avec une autre qui ne sçavoit point le mariage, ne puisse commettre
divorce avec elle après la mort de sa première femme, quoique son mariage ne valut rien, à moins qu'elle-même n'y consente, de peur que son dol ne lui soit utile, et que sa bonne foi ne soit trompée; que quand les
canons auroient défendu le mariage entre celui qui avoit commis adultère et celle avec qui il l'avoit commis, c'étoit lorsqu'on avoit attenté
à la vie de la première femme, et que les adultères s'étoient promis de s'épouser ensuite lorsqu'elle seroit morte, comme il est dit au chap.
3 du même titre; ce qui ne pouvoit être dit de la Saint Marc, qui n'avoit jamais oüi dire que Pomeret eut été marié; que toute la fraude étoit de la part de celui-ci qui avoit changé son nom pour la surprendre, puisqu'il se faisoit appeler Laroche, et qu'il vivoit à Mirebeau comme un homme à marier; que si le premier mariage ne valoit rien, il l'avoit
rendu bon par la célébration qu'il avoit de nouveau faite pardevant le
curé de Nôtre-Dame de cette ville, ce que les canons permettoient, comme le prouve Yves de Chartres dans son épitre 170 où il dit que David ayant commis adultère avec Betsabée, et ayant tué son mari, Dieu lui permit de la garder pour femme, après avoir fait pénitence de son crime. 2
Reg. Chap. 12 que par toutes ces raisons Anne de Saint Marc devoit être
considérée comme la femme légitime d'André Laroche, et qu'en cette qualité il avoit pu lui faire les donations qu'on combattoit, lesquelles étoient d'autant plus justes, et devoient être d'autant plus confirmées,
qu'elles comprenoient plus de 1500 livres qu'elle avoit apporté en dot
à son mari, dont elle n'avoit fait aucune stipulation de propres dans
son contrat de mariage; après quoi il a conclu, à ce qu'il plût à la Cour ordonner que sans s'arrêter à l'appellation, faisant droit au principal, les intimez seroient condamnez à payer les sommes contenües dans les donations faites à Anne de Saint Marc sur les choses saisies, ce qui
fut ainsi jugé suivant les conclusions de Mr. Jehannin le jeudi 13 janvier 1667.

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X Paulmeret ca 1520-   x x    
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Alexandre Paulmeret ca 1570-1640/   x x
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Laurent la roche Paulmeret, sieur de la Roche ca 1595-1661